Soyons sérieux ! Les technologies de l'information et de la communication offrent à chacun la possibilité de s'exprimer (et j'en profite aussi). Mais que certaines agences ou observateurs peu avisés parlent de l'avénement d'un journalisme citoyen me laisse songeur. Ne rêvons pas. Il suffit de se promener sur les forums, chats et autres lieux d'illusion démocratique pour percevoir le peu de substance de la très grande majorité de ces témoignages citoyens. J'entends davantage les discussions du café du commerce ou de la place du marché... Du journalisme ? Aucune information sourcée, aucune vérification : rumeurs, polémiques, bavardages et commérages... Finalité ? aucune, si ce n'est l'illusion d'être dans le monde ! oui, un monde virtuel...
Pire sans doute : quelques entreprises tétanisées par cette illusion technologique dépensent des fortunes pour développer de la veille sur internet chez des agences bienveillantes fournissant force mappings et graphiques abscons... Plus de 50000 euros pour deux déclarations sur des blogs aussi marginaux que celui-ci ! Question : quel est le RSI ?
dimanche 2 décembre 2007
samedi 20 octobre 2007
Napoléon Sarkozy : le retour des "pisse-vinaigre"
Ainsi donc notre Président de la République a décidé de se séparer de son épouse (ou c'est-elle qui a décidé de partir, peu importe d'ailleurs) comme autrefois Napoléon avait répudié Joséphine. Et alors ? Le sirupeux PPDA annonce qu'il n'est pas coutume sur TF1 de commenter les affaires privées mais, quand même, le sujet occupera dix minutes en ouverture du journal télévisé le jeudi 18 octobre, presque autant que le sujet sur la grève nationale contre la suppression des régimes spéciaux de retraite.
N'en déplaise à tous les journalistes maussades, les maîtres de la pensée unique, assoifés de scoops retentissants mais pas trop, notre Président de la République est bien le plus grand rédacteur en chef de tous les temps. A force d'imposer son image, d'occuper le terrain, il fait exploser le discours traditionnel et servile des médias. Ici, on le soupçonne de propagande, là de manipulation, encore là de créer de l'emballement médiatique ou de démagogie. Et si tout les pisse-vinaigre avaient tort ? Pour une fois, nous devrions faire confiance en cette nouvelle forme de politique, active, claire. N'est-ce pas tout compte fait une démonstration de la prédominance de la communication sur l'information, poussive, suiviste de médias en crise ?
N'en déplaise à tous les journalistes maussades, les maîtres de la pensée unique, assoifés de scoops retentissants mais pas trop, notre Président de la République est bien le plus grand rédacteur en chef de tous les temps. A force d'imposer son image, d'occuper le terrain, il fait exploser le discours traditionnel et servile des médias. Ici, on le soupçonne de propagande, là de manipulation, encore là de créer de l'emballement médiatique ou de démagogie. Et si tout les pisse-vinaigre avaient tort ? Pour une fois, nous devrions faire confiance en cette nouvelle forme de politique, active, claire. N'est-ce pas tout compte fait une démonstration de la prédominance de la communication sur l'information, poussive, suiviste de médias en crise ?
jeudi 20 septembre 2007
Communication interne : quelle stratégie développer ?
EFE organise ses 7èmes rencontres annuelles les 16 et 17 octobre prochain à Paris.
Ces rencontres tenteront de répondre à des problématiques concernant la maîtrise des leviers de communication interne ou les supports de communication à privilégier. Une réflexion sur la communication managériale examinera quels sont les outils et les méthodes pour accroître l'efficacité de l'organisation. Une thématique sur la crise en entreprise sera également abordée.
Ces rencontres tenteront de répondre à des problématiques concernant la maîtrise des leviers de communication interne ou les supports de communication à privilégier. Une réflexion sur la communication managériale examinera quels sont les outils et les méthodes pour accroître l'efficacité de l'organisation. Une thématique sur la crise en entreprise sera également abordée.
samedi 7 juillet 2007
Contrer les rumeurs en entreprises
Complément à l'article des Echos (http://www.lesechos.fr/info/metiers/4597056.htm)
Autres réponses possibles face au développement de la rumeur en entreprise :
- Réagir ! Il convient de montrer que le management de l'entreprise est responsable et qu'il prend toute la mesure de la rumeur et, potentiellement, de la crise qui s'annonce. Très récemment deux chefs d'entreprises m'avouaient ne jamais donner suite aux rumeurs afin de ne pas entrer dans un cycle infernal de démentis et de contre démentis. Erreur ! Si le management de l'entreprise ne réagit pas, alors il laisse le terrain libre et il se trouvera toujours quelqu'un pour parler à sa place...
- Cultiver les valeurs ! En temps normal, l'entreprise doit développer ses propres valeurs de responsabilité, d'éthique, de dialogue, expliquer ce qu'elle est, où elle va, comment elle vit, quelle est sa vision économique et sociale... Tâche longue, parfois difficile mais c'est le rôle du management de poser les fondations du dialogue en interne au risque du désaisissement de sa propre responsabilité.
Autres réponses possibles face au développement de la rumeur en entreprise :
- Réagir ! Il convient de montrer que le management de l'entreprise est responsable et qu'il prend toute la mesure de la rumeur et, potentiellement, de la crise qui s'annonce. Très récemment deux chefs d'entreprises m'avouaient ne jamais donner suite aux rumeurs afin de ne pas entrer dans un cycle infernal de démentis et de contre démentis. Erreur ! Si le management de l'entreprise ne réagit pas, alors il laisse le terrain libre et il se trouvera toujours quelqu'un pour parler à sa place...
- Cultiver les valeurs ! En temps normal, l'entreprise doit développer ses propres valeurs de responsabilité, d'éthique, de dialogue, expliquer ce qu'elle est, où elle va, comment elle vit, quelle est sa vision économique et sociale... Tâche longue, parfois difficile mais c'est le rôle du management de poser les fondations du dialogue en interne au risque du désaisissement de sa propre responsabilité.
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vendredi 25 mai 2007
Le Pentagone a-t-il raison de faire taire ses soldats-blogueurs ?
En réponse à la question de RSF : Le Pentagone a-t-il raison de faire taire ses soldats-blogueurs ? http://www.leblogmedias.com
En opérations extérieures, la liberté d'expression est limitée au seul usage personnel. Des consignes sont données aux soldats afin de limiter les informations relatives au théâtre des opérations mais il n'y a aucune interdiction et le courrier n'est pas ouvert (comme pendant le Première guerre mondiale par exemple). Dès qu'il s'agit de raconter les conditions de vie, les installations militaires, les opérations qui sont conduites, les décisions prises, les objectifs recherchés, tout ce qui peut enfreindre la sécurité des opérations, les militaires, en France, tombent sous les contraintes du devoir de réserve. La difficulté aujourd'hui pour les autorités militaires (américaines ou françaises) est de pouvoir "contrôler" ce qui se prend en photo ou vidéo lors d'opérations (même si la qualité est mauvaise comme avec un téléphone mobile). L'apparition du numérique permet aujourd'hui à un combattant de transmettre en quelques minutes des prises de vue. La transmission est instantanée et quasiment incontrôlable et, outre effectivement, la saturation des réseaux, la protection des informations tactiques et stratégiques est en jeu. Cette liberté technologique permet ainsi de mettre en ligne dès le retour au camp de base, des photos de charniers, l'organisation du campement, des portraits de responsables locaux, et autres dérives de comportements comme en Irak (prison d'Abou Grahib), en Côte d'Ivoire (tournantes avec des filles locales) ou en Afghanistan (soldats allemands posant devant des crânes). Une caméra vidéo fixée sur le fut d'une mitrailleuse est également un bon moyen de saisir sur le vif le passage en force de barrages érigés par des rebelles ou des forces loyalistes...
La difficulté ainsi posée au commandement est que ce type d'informations transmises via un blog par exemple, pose à l'évidence la question de la sécurité de tous. Il serait naïf de croire que le net n'est pas observé par les mouvements terroristes ou d'opposition. Toutes informations recueillies est ainsi une aubaine. La veille du web est une pratique largement généralisée.
Il faut donc savoir ce que l'on veut : ou assurer la sécurité de l'ensemble des forces ou libérer totalement les moyens de communication au risque d'en subir les conséquences directes : chantages, enlèvements, attentats. Seules, la protection des transmissions (cryptage) et une discipline stricte des forces engagées peuvent limiter les dérives de l'utilisation d'internet. Alors oui, le Pentagone a le droit de faire taire les soldats blogeurs.
N'oublions pas enfin que certains médias (TF1, der Spiegel par exemple) sont friands de témoignages aussi réalistes : ça coute moins cher que d'envoyer un journaliste et ça fait plus vrai... Quant aux images, chacun sait que l'on peut leur faire dire ce que l'on veut...
En opérations extérieures, la liberté d'expression est limitée au seul usage personnel. Des consignes sont données aux soldats afin de limiter les informations relatives au théâtre des opérations mais il n'y a aucune interdiction et le courrier n'est pas ouvert (comme pendant le Première guerre mondiale par exemple). Dès qu'il s'agit de raconter les conditions de vie, les installations militaires, les opérations qui sont conduites, les décisions prises, les objectifs recherchés, tout ce qui peut enfreindre la sécurité des opérations, les militaires, en France, tombent sous les contraintes du devoir de réserve. La difficulté aujourd'hui pour les autorités militaires (américaines ou françaises) est de pouvoir "contrôler" ce qui se prend en photo ou vidéo lors d'opérations (même si la qualité est mauvaise comme avec un téléphone mobile). L'apparition du numérique permet aujourd'hui à un combattant de transmettre en quelques minutes des prises de vue. La transmission est instantanée et quasiment incontrôlable et, outre effectivement, la saturation des réseaux, la protection des informations tactiques et stratégiques est en jeu. Cette liberté technologique permet ainsi de mettre en ligne dès le retour au camp de base, des photos de charniers, l'organisation du campement, des portraits de responsables locaux, et autres dérives de comportements comme en Irak (prison d'Abou Grahib), en Côte d'Ivoire (tournantes avec des filles locales) ou en Afghanistan (soldats allemands posant devant des crânes). Une caméra vidéo fixée sur le fut d'une mitrailleuse est également un bon moyen de saisir sur le vif le passage en force de barrages érigés par des rebelles ou des forces loyalistes...
La difficulté ainsi posée au commandement est que ce type d'informations transmises via un blog par exemple, pose à l'évidence la question de la sécurité de tous. Il serait naïf de croire que le net n'est pas observé par les mouvements terroristes ou d'opposition. Toutes informations recueillies est ainsi une aubaine. La veille du web est une pratique largement généralisée.
Il faut donc savoir ce que l'on veut : ou assurer la sécurité de l'ensemble des forces ou libérer totalement les moyens de communication au risque d'en subir les conséquences directes : chantages, enlèvements, attentats. Seules, la protection des transmissions (cryptage) et une discipline stricte des forces engagées peuvent limiter les dérives de l'utilisation d'internet. Alors oui, le Pentagone a le droit de faire taire les soldats blogeurs.
N'oublions pas enfin que certains médias (TF1, der Spiegel par exemple) sont friands de témoignages aussi réalistes : ça coute moins cher que d'envoyer un journaliste et ça fait plus vrai... Quant aux images, chacun sait que l'on peut leur faire dire ce que l'on veut...
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dimanche 29 avril 2007
Crise du discours
Et si cette campagne présidentielle n'était pas le signal d'un profond changement (une révolution ?) du discours politique ? Ne peut-on pas en effet constater que le discours essentiellement fondé sur le concept (version Ségolène Royal), et donc sur le mode incantatoire, ne répond plus véritablement à ce que les Français souhaitent entendre ? En revanche, le discours de Nicolas Sarkozy, (sa formation d'avocat n'y est sans doute pas étrangère) fondé sur une rhétorique bien huilée emporte l'adhésion. En observant son argumentation chacun pourra relever la trilogie rhétoricienne : pathos, logos, ethos. Pathos pour les exemples gonflés d'empathie et de compassion (les Français qui travaillent, les personnes âgées, les malades d'Alzheimer, les petites entreprises familiales), logos pour les solutions techniques apportées (réduction d'impôts, exonération de charges, protection du patrimoine) et l'éthos, l'éthique, la morale (comment ne pas satisfaire à l'exigence de sécurité, moraliser la vie politique, etc). Un schéma utile (un modèle !) pour tous les managers et responsables chargés de prendre la parole en public ou devant les médias. Sans nul doute que cette forme de discours préparé (et qui ne laisse rien au hasard) en fera réfléchir plus d'un !
dimanche 8 avril 2007
Crise du Kosovo
Dans une excellente analyse parue dans le quotidien Le Monde du 6 avril 2007, Thierry de Montbrial dresse les enjeux géopolitiques d'une indépendance éventuelle du Kosovo.
Une fois de plus, l'Europe est au pied du mur et je ne peux que regretter les atermoiements de la communauté internationale concernant la question kosovare. En septembre 1999, je me trouvais à Pristina et les habitants de la principale ville du pays accueillaient les forces internationales avec force déploiement de drapeaux albanais. Nous assistions alors "impuissants" à une épuration ethnique à rebours, les villages serbes étant systématiquement évacués, les assassinats en centre ville monnaie courante, des enclaves provisoires censées protégées des familles serbes fondant à toute vitesse sous les agressions répétées des membres de l'UCK. Nous regardions effarés notre mission nous glisser entre les doigts, les trafics juteux en tous genres se généraliser. Huit ans plus tard, la question n'est toujours pas réglée et je me demande si nous avons bien fait d'intervenir dans un Kosovo aussi grand que deux départements français, où des milliards d'euros ont été engloutis. Pour sauver quoi au juste ? Notre décision d'intervenir en juin 1999 ? Poursuivre la désinformation entreprise dès cette époque à propos des méchants serbes ? Que de doutes aujourd'hui...
Une fois de plus, l'Europe est au pied du mur et je ne peux que regretter les atermoiements de la communauté internationale concernant la question kosovare. En septembre 1999, je me trouvais à Pristina et les habitants de la principale ville du pays accueillaient les forces internationales avec force déploiement de drapeaux albanais. Nous assistions alors "impuissants" à une épuration ethnique à rebours, les villages serbes étant systématiquement évacués, les assassinats en centre ville monnaie courante, des enclaves provisoires censées protégées des familles serbes fondant à toute vitesse sous les agressions répétées des membres de l'UCK. Nous regardions effarés notre mission nous glisser entre les doigts, les trafics juteux en tous genres se généraliser. Huit ans plus tard, la question n'est toujours pas réglée et je me demande si nous avons bien fait d'intervenir dans un Kosovo aussi grand que deux départements français, où des milliards d'euros ont été engloutis. Pour sauver quoi au juste ? Notre décision d'intervenir en juin 1999 ? Poursuivre la désinformation entreprise dès cette époque à propos des méchants serbes ? Que de doutes aujourd'hui...
dimanche 11 mars 2007
Crise du journalisme
Le métier de journaliste existe-t-il encore ? Telle est la question qu'un ancien correspondant de Canal + et d'Arte me posait cette semaine. "Pas vraiment, non" fut sa réponse. Peur de déplaire à une rédaction elle-même soumise au marché de l'information, peur de perdre des lecteurs allant chercher des nouvelles sur Internet ou dans les quotidiens gratuits, peur de ne plus pouvoir conduire leurs investigations sur des sujets brûlants, peur encore de perdre leur travail, contraintes économiques obligent. Le journaliste deviendrait-il un fonctionnaire de l'information ? Probablement et le remerciement d'Alain Duhamel de France 2 et de RTL est significatif. Un journaliste peut s'exprimer, mais pas trop, il peut critiquer, mais pas trop, il peut prendre partie, mais pas trop.
Alors pouvons-nous encore rêver dans les grands médias d'un journalisme d'investigation, d'un journalisme engagé mais clairement identifié. Ce qui nuit sans doute aujourd'hui, c'est la pesante incertitude des médias sur leurs prises de position. Albert Londres écrivait que "le métier d'un journaliste n'ést pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie". Les médias l'auraient-ils oublié ?
Alors pouvons-nous encore rêver dans les grands médias d'un journalisme d'investigation, d'un journalisme engagé mais clairement identifié. Ce qui nuit sans doute aujourd'hui, c'est la pesante incertitude des médias sur leurs prises de position. Albert Londres écrivait que "le métier d'un journaliste n'ést pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie". Les médias l'auraient-ils oublié ?
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samedi 3 mars 2007
Ecce homo
En prenant un peu de temps et en observant les dernières cinquante années que je viens de traverser, j'ai subitement pris conscience que j'avais passé ce demi-siècle en perpétuelles crises. Je ne parle pas ici des crises personnelles, mais bien du magma brûlant et permanent qui nous a tous entouré, animé, souvent consterné et qui a conditionné notre environnement immédiat. Souvenez-vous pour ceux, qui comme moi, sont nés à la fin des années cinquante : j'entends encore mes parents me parler de la crise algérienne et me raconter les rapatriés qui reviennent en France les mains vides, une crise qui aujourd'hui, n'a toujours pas été digérée. Un peu plus tard, c'est la crise de mai 68. Mon lycée est fermé pour cause de grève, les professeurs ont déserté, nous sommes en vacances pendant un long trimestre et les grands de terminale obtiennent tous leur bac... Au même moment, la télévision en couleurs nous montre les images de la guerre du Vietnam et nous renvoie à nos propres cauchemars indochinois. 1974, crise du pétrole, la France découvre comme une mauvaise blague qu'elle n'est plus le centre du monde et qu'elle dépend de pays producteurs de pétrole insolents. Le terrorisme entre dans nos vies, brutalement, jour après jour. Munich et sa prise d'otages, des avions explosés sur des tarmacs, des bombes aveugles. Les guerres deviennent médiatiques : chacun découvre ce qu'il ne voulait pas voir, chacun est renvoyé à sa propre perception de la planète. Les fractures s'accroissent, les misères se creusent. Les ventres gonflés par la sous-nutrition côtoient le luxe et les défilés de monde. Les Français comprennent que le travail n'est plus une valeur sûre, que le chômage augmente et que le monde de l'entreprise est un monde sans pitié. Aux crises sociales succèdent les crises de confiance. La gauche arrive au pouvoir en 1981 et l'espoir sombre peu à peu dans la crise politique. Défiance du politique, défiance des politiques... La terre tourne toujours mais pas à la même vitesse pour tout le monde. L'Afrique ne décolle pas malgré des perfusions financières constantes. Dans les années 80, au Liban, Beyrouth sombre sous les bombes, en Afghanistan, Kaboul s'enfonce dans ses ruines. Le monde se balkanise. L'ex-Yougoslavie explose. Les prix flambent en France et les attentats se multiplient à Paris. Chacun son incendie. Les modèles de société à la française ronronnent. Crise boursière, crise du moral, crises sociales à répétition... Personne ne sait plus par quel bout conjuguer efficacité, performance économique et réalisation de soi. Chacun veut gagner plus tout en travaillant moins. Les Français ne s'aiment plus. Une lueur en 1989, la chute du mur de Berlin et la réunification de l'Allemagne vite effacée par les guerres du Moyen-Orient, l'Irak une première fois, déjà, et Israël toujours. Chacun s'aperçoit que tout est lié : une crise là-bas, et c'est le quotidien qui change. Crise toujours. L'école et l'université résistent à toutes modifications de comportement et de culture. Les étudiants descendent dans les rues, manifestent mais nous avons oublié pourquoi. L'avantage acquis est érigé en principe de fonctionnement. L'Europe piétine, l'Afghanistan est étranglé par les intégristes Talibans, la Chine se réveille et nous ne devenons plus du tout concurrentiels. On appelle cela la mondialisation, favorisée autant par la toile immense d'internet que par la surmédiatisation des faits divers. Tout le monde veut tout savoir et tout de suite. L'exigence d'information devient une vertu. Mais pour quoi faire ? Mauvaise question. Pour avoir le sentiment d'être dans le monde ? Dans ce monde là ? Crise identitaire des nations. Nous allons jusqu'à renier nos racines au nom du consensus mou. Crise européenne. Qu'allons nous laisser à nos enfants ? Crise de la Sécu, crise des retraites, crise de l'emploi toujours, crise du logement, crise des matières premières, crise politique avec ses cohabitations ubuesques et pour couronner le tout, la terre qui fond ! Et comme un point d'orgue qui nous signifie qu'un monde ancien est mort, le 11 septembre, hallucinant, obsédant. La terreur s'empare de nous tous. Seconde guerre en Irak avec son cortège d'attentats quotidiens qui ne nous intéresse plus au moment de la soupe du 20h00. Une prise de conscience enfin ? Pas certain.
Des élections présidentielles bientôt en France. La fin des crises ou le début de nouvelles ? Je ne suis pas optimiste, on l'aura compris. Les crises se succèdent comme des répliques telluriques. Sans fin. Est-ce une fatalité ? On pourrait le croire. La crise, quelle que soit sa forme et sa nature, semble appartenir à l'espèce humaine. Velléités de pouvoirs, avidité, jalousie, rivalité, absence d'empathie : la crise se décline sous toutes ces formes. Jusqu'à la prochaine qui a déjà commencé, là, sous nos yeux, et que nous ne voyons pas encore.
Et l'homme dans tout cela ? Disparu ? Muet ? On ne sait plus.
Des élections présidentielles bientôt en France. La fin des crises ou le début de nouvelles ? Je ne suis pas optimiste, on l'aura compris. Les crises se succèdent comme des répliques telluriques. Sans fin. Est-ce une fatalité ? On pourrait le croire. La crise, quelle que soit sa forme et sa nature, semble appartenir à l'espèce humaine. Velléités de pouvoirs, avidité, jalousie, rivalité, absence d'empathie : la crise se décline sous toutes ces formes. Jusqu'à la prochaine qui a déjà commencé, là, sous nos yeux, et que nous ne voyons pas encore.
Et l'homme dans tout cela ? Disparu ? Muet ? On ne sait plus.
lundi 12 février 2007
Crise d'angoisse
Formation à la communication de crise et au vidéo training chez un des leaders mondiaux d'équipements architecturaux. J'ai en face de moi les numéros 1 à 4 de la branche France. Des cadres très brillants, intelligents, grandes écoles, qui comprennent vite. Jusqu'au moment où je leur explique que les médias font et disent à peu près ce qu'ils veulent et quand ils veulent et que, 9 fois sur 10, c'est toujours trop tard, que le mal (le bien plus rarement) est fait . Et qu'il est déterminant, parfois vital, de planifier et d'organiser sa communication surtout dans la tempête. Le regard du numéro 1 quitte la salle, s'enfuie je ne sais où (des crises antérieures, des échecs ?), pour revenir une à deux minutes plus tard. Il me fixe, et ce directeur général me dit : "vous croyez vraiment qu'ils peuvent tout faire, tout dire ? Mais ils n'ont pas le droit !" Si, Monsieur, et c'est l'enjeu de votre communication : gérer l'ingérable et l'imprévisible...
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lundi 5 février 2007
Crise ivoirienne
Pour ceux qui ont séjourné en Côte d'Ivoire au cours de ces dernières années et qui s'intéressent encore un peu à l'avenir de ce pays, je recommande la lecture de cette indiscrétion parue dans l'Express du 25 janvier 2007 et intitulé "Bouaké : un homme de l'ombre parle". On y découvre la présence d'instructeurs non militaires français, la présence de Biélorusses exfiltrés vers le Ghana. Les faits remontent à la fin de l'année 2004 alors que la force Licorne est largement déployée dans le pays. Curieusement personne ne s'est étonné, ni journalistes ni militaires, de ces étranges présences. Pourtant, ces "instructeurs" étaient très visibles fin 2003 dans quelques hôtels de Grand Bassam ou dans des bars de nuit gorgés d'expatriés, d'humanitaires et de militaires. Personne ne disait rien. Ces grands et forts slaves riaient fort, s'entouraient de filles charmantes et sortaient des liasses de billets qu'ils distribuaient à profusion. Mais personne ne voyait rien. Personne n'entendait. Personne. Le pays glissait dans une douce torpeur dont il n'est toujours pas sorti.
Combien de vraies fausses révélations sont-elles encore annoncées ? On entend parler d'images qui commencent à circuler sur internet concernant la descente des soldats français de Man à Abidjan au moment des émeutes de fin 2004. On attend encore le verdict sur l'affaire Poncet-Mahé et le nom des lampistes. On attend enfin que ce pays riche sorte de la pauvreté dans laquelle la majorité de la population vit. Mais qu'on se rassure, les matières premières continuent d'enrichir les multinationales, les rebelles pillent la population. Avec un tout petit effort, nous pouvons continuer à fermer les yeux...
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