dimanche 27 juillet 2008

Crise de mémoire

Karadzic arrêté, Milosevic décédé, il ne reste "plus que" Mladic pour éventuellement refermer la page sombre de Srebrenica. Curieusement, l'arrestation par les services serbes du docteur gourou Karadzic me laisse un goût amer. A écouter les commentaires de nos médias et d'une grande majorité des politiques européens, le déferrement de l'ancien président des Serbes de Bosnie au TPIY, symbolise une victoire de la démocratie. Sans doute.
Mais que notre mémoire est sélective. Souvenons-nous de la commission d'information parlementaire, créée en 2000 sous la forte pression de Médecins sans Frontière - soit 5 ans après le massacre-, qui accoucha d'une conclusion pour le moins surréaliste : le massacre de Srebrenica était du à une responsabilité collective de la communauté internationale : c'est-à-dire personne. Il était donc urgent de retrouver les responsables politiques serbes... Mais il aura fallu 13 ans...
Entre temps beaucoup de questions sont restées sans réponse : le rôle des combattants bosniaques de l'enclave évaporés quelques mois avant le massacre, le rôle des soldats britanniques chargés de guider les avions de l'OTAN, l'écheveau d'indécisions de l'ONU, l'inertie des Casques bleus (il faut relire le témoignage du colonel Karremans chargé de protéger l'enclave), les hypothèses d'échange de territoires entre le gouvernement bosniaque de Sarajevo et Karadzic, l'autre massacre de Srebrenica perpétré quelques mois plutôt par les bosniaques contre les villages serbes de l'enclave...
Oui, à l'évidence, Karadzic est le coupable idéal, celui qui va soulager les bonnes consciences et empêcher qu'on y regarde de trop près... sauf s'il décide de parler...

jeudi 6 mars 2008

Crise de l'art contemporain

Il m'a suffi de me rendre à un vernissage dans une galerie de Lyon pour prendre conscience de la pauvreté absolue et rédhibitoire de l'art contemporain. Ainsi de grands aplats de couleurs, des formes informes, une vulgarité des sujets, une absence cruelle d'esthétisme, des coulures dignes d'un cours préparatoire de classe primaire, c'étaient donc des tableaux, de l'art contemporain ! Chers en plus ! de 4500 à 12000 euros des croutes ignobles qui ne respectent rien, pas même leur auteur visiblement ! Non, vraiment, les "djeunes" appelleraient cela du "foutage de gueule". Et il y a des gogos qui dépensent des milliers d'euros pour des toiles qui finiront d'occasion sur ebay... La mort programmée de l'art contemporain était là sous mes yeux, enfin !, me disais-je. Cela ne peut pas durer, impossible ! En feuilletant le catalogue de l'exposition, je lisais attentivement les critiques d'art qui s'extasiaient devant tant de créativité, devant tant de fébrilité et d'inventivité ! Tu parles ! Des castrés de la peinture sans doute ou des copains, des collègues ! Oui, la fin de l'art contemporain est annoncée. Ouf !