jeudi 6 mars 2008

Crise de l'art contemporain

Il m'a suffi de me rendre à un vernissage dans une galerie de Lyon pour prendre conscience de la pauvreté absolue et rédhibitoire de l'art contemporain. Ainsi de grands aplats de couleurs, des formes informes, une vulgarité des sujets, une absence cruelle d'esthétisme, des coulures dignes d'un cours préparatoire de classe primaire, c'étaient donc des tableaux, de l'art contemporain ! Chers en plus ! de 4500 à 12000 euros des croutes ignobles qui ne respectent rien, pas même leur auteur visiblement ! Non, vraiment, les "djeunes" appelleraient cela du "foutage de gueule". Et il y a des gogos qui dépensent des milliers d'euros pour des toiles qui finiront d'occasion sur ebay... La mort programmée de l'art contemporain était là sous mes yeux, enfin !, me disais-je. Cela ne peut pas durer, impossible ! En feuilletant le catalogue de l'exposition, je lisais attentivement les critiques d'art qui s'extasiaient devant tant de créativité, devant tant de fébrilité et d'inventivité ! Tu parles ! Des castrés de la peinture sans doute ou des copains, des collègues ! Oui, la fin de l'art contemporain est annoncée. Ouf !

6 commentaires:

Anonyme a dit…

oui, il y a une crise de l'art contemporain.
Quand on dit a un amateur d'art "il y a 90% de merde dans cette exposition", il répond "on n'a pas le droit de juger l'art".
Or il y a bien des gens qui ont jugé qu'il fallait exposer ou acheter ces tableaux avec l'argent public.
Le travail de ces juges est lui aussi évalué par d'autres juges mais selon quels critéres? Pas la fréquentation de l'exposition en tout cas.
Ce qui compte en art moderne c'est parait il l'originalité. Par exemple, faire des monochromes c'est super original alors tout le monde en fait...
Il faut aussi avoir un discours sur l'oeuvre et c'est généralement plus important que l'oeuvre elle-même. donc, nos artistes contemporains sont avant tout des bavards, signe que la profession est tombée bien bas.

drletter a dit…

Ouf, et moi, qui croyait etre la derniere idiote qui ne comprenait rien des balbutiements colories ou des taches repandues comme dans une pub pour le detergent ! La globalisation, ca apporte aussi les habitudes "trendy" de s'extasier devant toute chose incomprehensible. Et ca va de meme dans la litterature... Il est honteux de dire tout simplement "ca ne me plait pas, je n'y comprends rien" et de donner des arguments de bon sens.
Quant a ceux qui donnent tant d'argent sur ces soi-disants oeuvres, rappelons-nous que "le luxe et la betise coutent toujours cher"...

Anonyme a dit…

Ouf, et moi, qui croyait etre la derniere idiote qui ne comprenait rien des balbutiements colories ou des taches repandues comme dans une pub pour le detergent ! La globalisation, ca apporte aussi les habitudes "trendy" de s'extasier devant toute chose incomprehensible. Et ca va de meme dans la litterature... Il est honteux de dire tout simplement "ca ne me plait pas, je n'y comprends rien" et de donner des arguments de bon sens.
Quant a ceux qui donnent tant d'argent sur ces soi-disants oeuvres, rappelons-nous que "le luxe et la betise coutent toujours cher"...

Muriel a dit…

bonjour Georges
en ce qui me concerne je formule la chose de la manière suivante : je n'aime pas, je déteste, ça me laisse indifférente, ça ne rentre pas dans mes cases... ce qui revient au même, mais cela devient une opinion libre et non un jugement, cela me met en cause personnellement et pas l'autre... et c^'est juste une question de forme dans la critique, plus que de contenu... puisque sur le fond justement, je vous rejoins !
J'étais à Lyon il y a peu et souhaitais revenir vers vous... mais j'ai laissé passer l'occasion... A bientôt.

Jean-Philippe Henry a dit…

Bonjour,
je ne peux m'empêcher d'être en partie d'accord avec votre commentaire acide de l'art contemporain. Il est vrai qu'une partie de la production qui est exhibée est d'un hermétisme total doublée d'une absence d'esthétisme quasi absolue.
Toutefois, j'ai plusieurs remarques:
1- est ce que la déception provoquée par une exposition est suffisante pour condamner à mort l'art contemporain?
C'est un peu comme si on condamnait la littérature contemporaine après la lecture de Dan Brown.
2- l'histoire de l'art est bourrée de ce genre de prédictions. Pourtant l'art existe toujours, et à moins de sombrer dans la barbarie la plus totale il n'est pas près de disparaitre.
3- je pense être capable de citer un grand nombre de travaux d'artistes connus et moins connus dont on ne peut nier la qualité esthétique (Guiseppe Penone, Peter Doig, Philippe Cognée, Bill Viola...)
4- sincèrement est ce que vous arrivez à tomber en extase devant les chérubins grassouillets de Nicolas Poussin?
5- votre colère est tout de même un bon signe, l'indignation vaut bien mieux que l'indifférence.
6- un dernier point et qui s'adresse aussi à tous les commentateurs, rien ni personne n'impose de ne pas juger l'art. Bien au contraire, c'est ce qui fait un de ces intérêts, exercer son jugement subjectif, on est libre d'aimer ou de détester et de le dire. Mais ne pensez-vous pas que comme sur tout sujet (la littérature, la musique, la politique...) il faille aiguiser sont savoir, connaitre mieux, écouter les commentateurs, pour pouvoir apprécier? Bref faire un effort de compréhension pour émettre un jugement autrement qu'à l'emporte pièce (ce que vous critiquiez à propos de l'illusion journalisme citoyen).
L'art contemporain serait-il le seul domaine qu'on puisse critiquer sans acquérir au moins quelques références élémentaires?

jeremie a dit…

L'art contemporain a parfois du bon. C'est comme avec le reste de l'art, des fois il nous parle.
c'est comme cet artiste dont les toiles m'ont rappelé la violence des rapports entre hommes et femmes à Abidjan.
Kristian von Hornsleth traite du marketing, de l'image et de la femme avec un côté trash et violent (non machiste, il peint aussi des hommes). Depuis mon retour de RCI (ancien militaire français), ces toiles et votre livre "Ivoire nue" (dont certaines parties évoquent les relations mili/ivoiriennes) font partie des rares éléments qui se rapprochent de ce dont j'ai été le témoin à Abidjan.
Pour info: Expo Kristian von Hornsleth à Lausanne jusqu'au 24 juin 2009.
http://www.tempslibre.ch/web/search/index.asp?search=TRUE&mode_search=&categorie=0&rubrique=0&libelle_sous_rubrique=&id_man=228893