dimanche 29 avril 2007

Crise du discours

Et si cette campagne présidentielle n'était pas le signal d'un profond changement (une révolution ?) du discours politique ? Ne peut-on pas en effet constater que le discours essentiellement fondé sur le concept (version Ségolène Royal), et donc sur le mode incantatoire, ne répond plus véritablement à ce que les Français souhaitent entendre ? En revanche, le discours de Nicolas Sarkozy, (sa formation d'avocat n'y est sans doute pas étrangère) fondé sur une rhétorique bien huilée emporte l'adhésion. En observant son argumentation chacun pourra relever la trilogie rhétoricienne : pathos, logos, ethos. Pathos pour les exemples gonflés d'empathie et de compassion (les Français qui travaillent, les personnes âgées, les malades d'Alzheimer, les petites entreprises familiales), logos pour les solutions techniques apportées (réduction d'impôts, exonération de charges, protection du patrimoine) et l'éthos, l'éthique, la morale (comment ne pas satisfaire à l'exigence de sécurité, moraliser la vie politique, etc). Un schéma utile (un modèle !) pour tous les managers et responsables chargés de prendre la parole en public ou devant les médias. Sans nul doute que cette forme de discours préparé (et qui ne laisse rien au hasard) en fera réfléchir plus d'un !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

« Parler, et à plus forte raison discourir, ce n'est pas communiquer... c'est assujettir. » de Roland BARTHES

... !

Anonyme a dit…

« Le discours est le visage de l'âme. » de Sénèque