lundi 12 février 2007

Crise d'angoisse

Formation à la communication de crise et au vidéo training chez un des leaders mondiaux d'équipements architecturaux. J'ai en face de moi les numéros 1 à 4 de la branche France. Des cadres très brillants, intelligents, grandes écoles, qui comprennent vite. Jusqu'au moment où je leur explique que les médias font et disent à peu près ce qu'ils veulent et quand ils veulent et que, 9 fois sur 10, c'est toujours trop tard, que le mal (le bien plus rarement) est fait . Et qu'il est déterminant, parfois vital, de planifier et d'organiser sa communication surtout dans la tempête. Le regard du numéro 1 quitte la salle, s'enfuie je ne sais où (des crises antérieures, des échecs ?), pour revenir une à deux minutes plus tard. Il me fixe, et ce directeur général me dit : "vous croyez vraiment qu'ils peuvent tout faire, tout dire ? Mais ils n'ont pas le droit !" Si, Monsieur, et c'est l'enjeu de votre communication : gérer l'ingérable et l'imprévisible...

lundi 5 février 2007

Crise ivoirienne




Pour ceux qui ont séjourné en Côte d'Ivoire au cours de ces dernières années et qui s'intéressent encore un peu à l'avenir de ce pays, je recommande la lecture de cette indiscrétion parue dans l'Express du 25 janvier 2007 et intitulé "Bouaké : un homme de l'ombre parle". On y découvre la présence d'instructeurs non militaires français, la présence de Biélorusses exfiltrés vers le Ghana. Les faits remontent à la fin de l'année 2004 alors que la force Licorne est largement déployée dans le pays. Curieusement personne ne s'est étonné, ni journalistes ni militaires, de ces étranges présences. Pourtant, ces "instructeurs" étaient très visibles fin 2003 dans quelques hôtels de Grand Bassam ou dans des bars de nuit gorgés d'expatriés, d'humanitaires et de militaires. Personne ne disait rien. Ces grands et forts slaves riaient fort, s'entouraient de filles charmantes et sortaient des liasses de billets qu'ils distribuaient à profusion. Mais personne ne voyait rien. Personne n'entendait. Personne. Le pays glissait dans une douce torpeur dont il n'est toujours pas sorti.

Combien de vraies fausses révélations sont-elles encore annoncées ? On entend parler d'images qui commencent à circuler sur internet concernant la descente des soldats français de Man à Abidjan au moment des émeutes de fin 2004. On attend encore le verdict sur l'affaire Poncet-Mahé et le nom des lampistes. On attend enfin que ce pays riche sorte de la pauvreté dans laquelle la majorité de la population vit. Mais qu'on se rassure, les matières premières continuent d'enrichir les multinationales, les rebelles pillent la population. Avec un tout petit effort, nous pouvons continuer à fermer les yeux...