dimanche 29 avril 2007
Crise du discours
Et si cette campagne présidentielle n'était pas le signal d'un profond changement (une révolution ?) du discours politique ? Ne peut-on pas en effet constater que le discours essentiellement fondé sur le concept (version Ségolène Royal), et donc sur le mode incantatoire, ne répond plus véritablement à ce que les Français souhaitent entendre ? En revanche, le discours de Nicolas Sarkozy, (sa formation d'avocat n'y est sans doute pas étrangère) fondé sur une rhétorique bien huilée emporte l'adhésion. En observant son argumentation chacun pourra relever la trilogie rhétoricienne : pathos, logos, ethos. Pathos pour les exemples gonflés d'empathie et de compassion (les Français qui travaillent, les personnes âgées, les malades d'Alzheimer, les petites entreprises familiales), logos pour les solutions techniques apportées (réduction d'impôts, exonération de charges, protection du patrimoine) et l'éthos, l'éthique, la morale (comment ne pas satisfaire à l'exigence de sécurité, moraliser la vie politique, etc). Un schéma utile (un modèle !) pour tous les managers et responsables chargés de prendre la parole en public ou devant les médias. Sans nul doute que cette forme de discours préparé (et qui ne laisse rien au hasard) en fera réfléchir plus d'un !
dimanche 8 avril 2007
Crise du Kosovo
Dans une excellente analyse parue dans le quotidien Le Monde du 6 avril 2007, Thierry de Montbrial dresse les enjeux géopolitiques d'une indépendance éventuelle du Kosovo.
Une fois de plus, l'Europe est au pied du mur et je ne peux que regretter les atermoiements de la communauté internationale concernant la question kosovare. En septembre 1999, je me trouvais à Pristina et les habitants de la principale ville du pays accueillaient les forces internationales avec force déploiement de drapeaux albanais. Nous assistions alors "impuissants" à une épuration ethnique à rebours, les villages serbes étant systématiquement évacués, les assassinats en centre ville monnaie courante, des enclaves provisoires censées protégées des familles serbes fondant à toute vitesse sous les agressions répétées des membres de l'UCK. Nous regardions effarés notre mission nous glisser entre les doigts, les trafics juteux en tous genres se généraliser. Huit ans plus tard, la question n'est toujours pas réglée et je me demande si nous avons bien fait d'intervenir dans un Kosovo aussi grand que deux départements français, où des milliards d'euros ont été engloutis. Pour sauver quoi au juste ? Notre décision d'intervenir en juin 1999 ? Poursuivre la désinformation entreprise dès cette époque à propos des méchants serbes ? Que de doutes aujourd'hui...
Une fois de plus, l'Europe est au pied du mur et je ne peux que regretter les atermoiements de la communauté internationale concernant la question kosovare. En septembre 1999, je me trouvais à Pristina et les habitants de la principale ville du pays accueillaient les forces internationales avec force déploiement de drapeaux albanais. Nous assistions alors "impuissants" à une épuration ethnique à rebours, les villages serbes étant systématiquement évacués, les assassinats en centre ville monnaie courante, des enclaves provisoires censées protégées des familles serbes fondant à toute vitesse sous les agressions répétées des membres de l'UCK. Nous regardions effarés notre mission nous glisser entre les doigts, les trafics juteux en tous genres se généraliser. Huit ans plus tard, la question n'est toujours pas réglée et je me demande si nous avons bien fait d'intervenir dans un Kosovo aussi grand que deux départements français, où des milliards d'euros ont été engloutis. Pour sauver quoi au juste ? Notre décision d'intervenir en juin 1999 ? Poursuivre la désinformation entreprise dès cette époque à propos des méchants serbes ? Que de doutes aujourd'hui...
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