dimanche 14 juin 2009
Développer les aptitudes humaines face à la crise : une urgence sociale
En réponse au papier de Nelly Soussan-Sayagh dans le forum de discussion de Viadéo anticipation de crise :
Tout en souscrivant à la réflexion de Nelly Soussan-Sayagh, nous souhaiterions ici moduler cet avis.
Par expérience dans les entreprises et les organisations dans lesquelles nous intervenons, la crise est souvent considérée comme le scénario improbable.
Culturellement tout d'abord, parce que les managers sont peu préparés aux situations de crise de part leur formation initiale. Contrairement aux pays anglo-saxons, les écoles de management consacrent à peine une dizaine d'heures en 4 ans à la gestion et à la communication de crise...
Philosophiquement ensuite, parce que ces mêmes managers considèrent que la crise n'arrive qu'aux autres (sans doute ce sentiment est-il moins présent aujourd'hui).
Techniquement également, dans la mesure où les scénarios de crise, les manuels, les outils, sont rarement testés, évalués, réexaminés. Les entreprises se considèrent prémunies dans la mesure où les procédures existent... Par ailleurs, ces mêmes entreprises avancent à l'aveugle et rares sont celles qui se dotent d'un véritable système de veille. A ce titre nous rappelons souvent le cas de ce comité directeur incapable de citer les crises que connaissait son principal concurrent... Dans le même esprit, cette autre entreprise classée Seveso seuil haut, qui ignorait les principaux acteurs dans les services de secours, méconnaissait les élus, et vivait ainsi dans une sorte de posture aveugle.
Ce que recherchent les entreprises pour lesquelles nous intervenons, c'est avant toute chose du pragmatisme et de l'opérationnel. Nous craignons que le temps n'est plus tellement à la formation humaine, même si nous le recommandons avec force. Non, les entreprises se sentent acculées devant des scénarios de crise qui ne cessent de se multiplier et réclament des solutions pratiques. Dévorées par la logique productiviste et le marketing omniprésent, ces organisations ont souvent oublié que leur première richesse est leurs salariés. C'est pourquoi, soyons optimistes, nous assistons parfois à des réflexions sur le projet et la vision de leur entreprise. Le retour à quelques valeurs centrales est parfois un bon signe d'une prise de conscience sur la finalité de l'entreprise.
Enfin, nous ne pouvons que mettre en garde les entreprises et au delà les opinions publiques. Certes le mot "crise" est utilisé dans tous les sens par des médias qui trouvent dans le concept un "produit" vendeur. Le "spectacle" de chefs d'entreprise pris en otage, la trop longue médiatisation de catastrophes sans aucun élément de compréhension ou d'analyse, la dramatisation continue de crises sociales bien réelles, conduisent à une posture globale de défiance envers tout et tout le monde conduisant inexorablement notre société à une société de victimes...
Alors effectivement il convient, bien au delà des entreprises, de développer les aptitudes humaines face aux crises dont les deux piliers, selon nous, s'appellent la morale et le discernement.
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Pathos
Le Monde 2 nous réserve parfois des lectures lumineuses. Je ne peux que vous conseiller de vous imprégner de cette chronique parue le 12 juin : la douce tyrannie de l'émotion de Didier Pourquery.
Ou comment les médias nous gavent de pathos afin de captiver (capturer ?) des téléspectateurs-auditeurs-lecteurs... Il est où le discernement, cette capacité que nous avons tous, oui, tous de comprendre notre société ? de faire fonctionner nos neurones afin d'être moins stupide devant le petit écran ? Allez courage...
Ou comment les médias nous gavent de pathos afin de captiver (capturer ?) des téléspectateurs-auditeurs-lecteurs... Il est où le discernement, cette capacité que nous avons tous, oui, tous de comprendre notre société ? de faire fonctionner nos neurones afin d'être moins stupide devant le petit écran ? Allez courage...
Home sweet home
Impossible d'y couper. J'ai regardé Home. Splendide, magnifique terre. YAB a réalisé un film d'une beauté comparable aux plus belles fresques. L'éblouissement est permanent et YAB est incontestablement un très grand photographe. Il devrait d'ailleurs ne faire que de la photographie. Car Luc Besson et PPR auraient du lui suggérer de ne pas faire le commentaire : voix monotone, nasillarde, sans la tessiture et la profondeur d'un Rochefort ou d'un Giraudeau ou Marielle. Dommage. Et puis le fond : que de chiffres assénés pendant une heure trente. Je suis incapable de m'en souvenir et de retenir quoi que ce soit. Donc à part ne plus manger de viande et de poissons, on fait quoi au juste ? On contemple la planète bleue comme une orange ?
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Fin de sieste
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